Mode opératoire en cas d’urgence médicale pendant une vaccination

La vaccination est souvent un acte anodin, mais une séance de vaccination peut parfois occasionner certaines manifestations cliniques nécessitant une réponse médicale.

Une fois sur un million se produit une urgence grave : « l’hypersensibilité immédiate » (réactions anaphylactiques et anaphylactoïdes). Dans tous les autres, cas les manifestations sont liées au stress.

Réactions liées au stress

Le malaise vagal, ou la syncope vagale, ou la lipothymie sont des réactions due à une hypertonie du système parasympathique stimulée par une situation vécue comme stressante ou par une douleur, il peut survenir à tout moment lors de la séances d’injection du vaccin.

Les signes du malaise sont : sensation de faiblesse généralisée, pâleur, sueurs, nausées, vomissements, pouls ralenti, pression artérielle basse. La baisse de pression artérielle et de perfusion cérébrale peuvent provoquer une perte de connaissance voire des convulsions.

  • Allonger immédiatement la personne à plat dos, en surélevant éventuellement les membres inférieurs. L’installer au calme dans un endroit frais, et la rassurer. Surveiller pouls et pression artérielle qui doivent revenir à la normale, pendant que la sensation de malaise disparaît, en quelques seconde ou minutes.
  • Si la personne est sujette aux hypoglycémies, ou est à jeun, et qu’elle est bien consciente, lui proposer un apport de sucres rapides (sucre, jus de fruit,…).
  • Si les symptômes persistent, ou que la personne présente d’autres signes (douleur thoracique, par exemple), appeler le 15.

La crise anxieuse ou crise d’angoisse ou spasmophilie est due à une situation vécue comme stressante qui peut survenir avant, pendant ou après l’injection.

Les signes de l’anxiété sont un sentiment d’insécurité, des paroles, voire des cris ou une agitation, une hyperventilation, des sueurs. Le pouls est accéléré et la pression artérielle normale ou augmentée. Lorsqu’existe une composante spasmophile, celle-ci peut conduire à une sensation d’étourdissement et de picotements dans les mains, allant parfois jusqu’à la tétanisation de celles-ci.

  • Allonger la personne en position demi-assise, au calme, dans un endroit frais, en la rassurant.
  • Si cet antécédent est connu et que la personne dispose d’un anxiolytique, lui conseiller d’en prendre un comprimé (ou dose).
  • Si les symptômes persistent, ou que la personne présente d’autres signes (crise d’asthme, par exemple), appeler le 15.

Le spasme du sanglot chez l’enfant est une réaction à une émotion forte ou à une contrariété chez certains jeunes enfants.

L’enfant manifeste sa colère, sa douleur ou sa peur par des pleurs incontrôlés ou se met à hurler, jusqu’à ne plus pouvoir reprendre son souffle. Il peut alors perdre connaissance quelques secondes, parfois avec les yeux révulsés. Ses lèvres ou son visage peuvent présenter une cyanose. Puis la respiration reprend spontanément et l’enfant reprend connaissance. Chez certains enfants, le spasme du sanglot se traduit simplement par un malaise d’allure vagale.

  • Aucun traitement n’est nécessaire, il suffit de rassurer l’enfant et ses parents.

Réaction d’hypersensibilité immédiate (RHI)

La réaction d’hypersensibilité immédiate est due à une allergie à l’un des composants injectés ou à une réaction anaphylactoïde. La réaction survient dans les minutes qui suivent l’injection (jusqu’à 30 minutes).

La RHI se manifeste sous deux formes qui peuvent être isolées ou associées, et qui s’accompagnent parfois de signes digestifs (vomissements, diarrhée) :

  1. forme respiratoire : dyspnée, respiration sifflante, œdème du visage et des muqueuses ORL, anxiété, sensation de détresse.
  2. forme systémique avec choc : œdème  rougeur et prurit généralisés, sensation de malaise, pouls rapide et difficile à palper (« filant »), baisse de la pression artérielle, pouvant conduire à une perte de connaissance.
  • Allonger immédiatement le patient :  En position demi-assise s’il existe des signes respiratoires. A plat dos, jambes surélevées, s’il n’en existe pas.
  • Appeler ou faire appeler immédiatement le SAMU – 15 en précisant le motif « choc anaphylactique » ou « œdème de Quincke ».

Citer cet article comme : Mode opératoire en cas d’urgence médicale pendant une vaccination, http://www.santepublique.eu/mode-operatoire-urgence-medicale-vaccination/ (Page consultée le 03/02/2013).

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