Escarres, définition, caractéristiques, échelle, prise en charge
Définition d’une escarre
L’escarre, aussi appelée ulcère de pression, est définie comme une « lésion cutanée d’origine ischémique liée à une compression des tissus mous entre un plan dur et les saillies osseuses ».
Facteurs de risques de l’escarre
Facteurs de risque intrinsèques (liés au patient lui-même)
- L’âge : joue un rôle par la fragilité cutanée, les problèmes de déshydratation et de dénutrition, et par une diminution de l’efficience vasculaire.
- Le sexe
- Les pathologies pré-disposantes :
- Pathologie vasculaire et circulatoire;
- Diabète;
- Pathologie neurologique : (Troubles cognitifs, Déficit moteur ou sensitif);
- Pathologie d’immobilisation prolongée;
- Déficit nutritionnel;
- Anémie;
- Prise de traitements aggravants.
Facteurs de risque extrinsèques (liés à l’environnement) :
- La réduction de la mobilité;
- La présence d’un trouble de la continence urinaire.
Echelles de risques pour l’escarre
- L’échelle de Norton : 5 items (état général, état physiologique, activité, mobilité, continence) avec un nombre de points entre 0 et 4. Si un patient a un nombre de points < à 16, il est estimé à risque, et ce risque sera d’autant plus élevé que le chiffre sera faible. Elle n’a été validée que chez les plus de 65 ans et ne prend pas en compte le statut nutritionnel.
- L’échelle de Waterlow : 10 items (age, sexe, poids, état nutritionnel, état cutané, état neurologique, antécédents opératoires, médicaments ingérés, consommation de tabac, mobilité et continence) avec un nombre de points variable entre 0 à 8; Si un patient a un nombre de point de 10 à 15 : sujet à risque, de 15 à 20 sujet à haut risque, au dessus de 20 : sujet à très haut risque. Cette échelle est utilisée chez les sujets plutôt jeunes, car elle est peu utilisable chez le sujet âgé puisqu’elle affecte un score très important à l’âge.
- L’échelle de Braden : 6 items (sensibilité, macération, activité, mobilité, nutrition, frictions et frottements) avec un nombre de point entre 1 et 4. Si un patient a un nombre de points < à 16, il est estimé à risque. Cette échelle est davantage utilisée aux USA, son intérêt réside dans sa simplicité et sa validation dans de nombreuses études internationales.
Caractéristiques des escarres
- Le nombre d’escarres;
- La localisation;
- La surface;
- Le stade (la NPUAP classe l’escarre en 4 stades)
- érythème ne s’effaçant pas à la vitro pression, modification de la température et/ou de la sensibilité;
- phlyctène ou desépidermisation;
- perte de substance avec nécrose du tissu cellulaire sous-cutané pouvant aller jusqu’au fascia;
- nécrose ou ulcération profonde avec atteinte des autres tissus (muscles, os, structures de soutien);
- Les complications de l’escarre.
Prise en charge de l’escarre
- Soins de base : (effleurage en peau saine, retournement et une mobilisation régulière, utilisation d’un appareillage palliatif des troubles de la continence urinaire);
- Utilisation d’un support spécifique : (matelas statiques : matelas mousse de type gaufrier (Cliniplot®), matelas à eau, matelas à mémoire de forme, etc. Surmatelas à système de basse pression alternée, matelas combinant un système à basse pression continue et à pression alternée, lit à très faible pression ou lit à air; coussins de siège)
- Complément nutritionnel;
- Traitement local de l’escarre (pansements couvrants, absorbants et cicatrisants, au charbon, etc.);
- Traitement de la douleur (évaluation de la douleur par l’utilisation d’échelles (EVA, Doloplus, ECPA…), traitement antalgique;
- Prise en charge chirurgicale complémentaire (mise à plat chirurgicale ou une greffe, chirurgie de revascularisation).
Citer cet article comme : Escarres, définition, caractéristiques, échelle, prise en charge, http://www.santepublique.eu/escarre/ (Page consultée le 02/02/2013).